Anjali Mudra et ouverture des yeux

Au début et/ou à la fin de la plupart des cours, je vous propose de placer vos mains en prière à la poitrine, prendre un temps pour respirer et observer vos sensations, puis frotter vos mains ensemble et déposer les paumes sur vos yeux, fermés. Après une ou deux respirations, laisser glisser les mains et ouvrir les yeux, puis débuter le mouvement, que ce soit celui sur le tapis ou celui qui vous fait retourner à votre quotidien.

Cet enchaînement est une proposition de transition entre la vie quotidienne et le moment du cours, dans un sens ou l’autre, que j’ai appris avec une de mes professeures de yoga, Dr. Kalpana Karia, et qui est pratiqué par de nombreux.ses autres professeur.e.s. C’est une transition que j’affectionne particulièrement, raison pour laquelle je vous la propose à chaque cours !

De manière simple et concrète, cette transition offre un temps immobile pendant lequel on peut observer sa respiration et ses sensations physiques au travers d’un point de concentration : les mains et l’endroit où elles s’appuient : sur la cage thoracique, à l’avant du coeur et des poumons. Le moment passé avec les mains devant les yeux permet une petite coupure du monde extérieur, repose le regard et apaise le visage avant de prendre une nouvelle respiration, consciente, qui nous fait revenir à la lumière et à la vie, au mouvement plus calme et attentif.

Plus en profondeur maintenant :

Le geste des mains jointes est nommé Anjali Mudra : une “mudra” est un signe ou symbole effectué par et avec les mains. Anjali Mudra est, traduit littéralement, un geste de salutation et/ou bénédiction. On peut y adjoindre, dans un autre contexte, un “Namaskar” ou “Namaste”, mots de salutation. Cette mudra se pratique devant la poitrine, et plus particulièrement devant Anahata, le chakra du coeur situé au centre de celle-ci (en correspondance avec l’organe éponyme, donc).

En joignant les mains à cette hauteur, on crée un cercle, un lien avec le coeur qui se connecte dans la paume des mains. C’est un moment de respect et d’amour, pour la pratique de yoga, pour soi-même, pour les personnes qui nous entourent. On prend le temps d’écouter son coeur, au sens propre : les battements dans la poitrine et la circulation du sang qui pulse sous nos doigts; comme au figuré : l’enthousiasme ou la joie qu’on peut ressentir avant ou après une pratique, parfois un chagrin ou une colère emportés avec nous sur le tapis, qui ont besoin d’être écoutés puis relâchés.

En frottant puis plaçant les mains devant le visage ensuite, on emporte avec nous un morceau de l’énergie liée à Anahata, à notre coeur, un morceau de joie et d’amour que l’on va offrir à notre visage, siège de tous nos sens : vue, odorat, ouie, goût et toucher par le contact des mains. En fermant les yeux, on invite Ajna, le 6e chakra et 3e oeil de l’intuition, situé entre les sourcils, à s’ouvrir et à se connecter à notre coeur, à Anahata.

Ce que j’apprécie dans ce geste, c’est sa dimension concrète et simple à ressentir : vous pouvez (nous pouvons), si vous le souhaitez, appliquer cette symbolique portée par les chakras à cette transition. Vous pouvez tout aussi bien apprécier la sensation des battements de votre coeur, la sensation de chaleur lorsque vous frottez vos paumes l’une contre l’autre, la sensation tactile apaisante des mains sur le visage, sans avoir à connaître l’aspect énergétique du mouvement.

Une transition qui permet d’aller chercher le ressenti concret avant le savoir intellectuel et, lorsque la sensation est là, la compléter par la connaissance avec ce petit article ! 🙂